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Confusion grammaticale Grammaire Règle d'orthographe

"fut" ou "fût" ? "fut-ce" ou "fût-ce" ?

Souvent le passé simple nous met mal à l’aise, et on se complique la vie en ajoutant des accents circonflexes superflus, comme « Fût-ce à cette occasion-là » ?

Projet Voltaire - Fiche de français

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On vous explique

Dans la conjugaison du verbe être, si l’on passe du présent au passé simple, « c’est » devient « ce fut » et « est-ce » devient « fut-ce ». Sans accent.

Est-ce clair ? Fut-ce clair ?

La confusion vient de ce que dans le langage soutenu l’on utilise le subjonctif imparfait « fût-ce » là où le langage courant utilise « serait-ce ».

Ne serait-ce qu’un instant (courant). Ne fût-ce qu’un instant (soutenu).

Avis de l'expert

Bruno DEWAELE
Champion du monde d’orthographe

J’aurais tendance à me demander pour ma part (et chacun aura compris qu’il s’agit là d’une précaution oratoire) si, des deux tours, le plus inhabituel aujourd’hui n’est pas celui qui recourt à un passé simple de plus en plus marginalisé dans le langage courant. Certes, l’imparfait du subjonctif ressortit au registre soutenu, mais les formes « fût-ce » et surtout « ne fût-ce que » se sont à ce point figées que le commun lui-même ne recule plus devant leur emploi. Beaucoup moins, en tout cas, que devant un « Fut-ce clair ? » que je ne suis pas près d’entendre dans les couloirs de l’établissement où je travaille !

Exercice

  1. Le président accepterait-il de nous recevoir, ne fût-ce que cinq minutes ?
  2. Qui installa-t-il dans cette maison ? Fut-ce fait dans les règles ?
  3. On raconte que vous avez dîné avec le chef de l’État. Fût-ce le cas ?
  4. Il faudra bien que nous allions à cette réunion, fut-ce à notre corps défendant.
  5. J’aimerais que tu me lises l’un de tes textes, ne fût-ce qu’un bref poème.
  6. Parle-moi de ton mariage. Fût-ce réellement le plus beau jour de ta vie ?
  7. Il ne revient pas souvent nous voir, ne fut-ce qu’en raison de la distance.
  8. J’espère pouvoir réduire mon temps de travail, ne fut-ce que de 10 %.
  9. Fut-ce réellement un travail d’équipe ? Je ne vois qu’un seul signataire.
  10. Je lui ai proposé de l’accompagner. Mais fût-ce vraiment une bonne idée ?

  1. Phrase correcte.
  2. Phrase correcte.
  3. Faux. Il faut écrire : On raconte que vous avez dîné avec le chef de l’État. Fut-ce le cas ? Cette interrogation est au passé simple, le verbe ne prend donc pas d’accent : « fut ».
  4. Faux. Il faut écrire : Il faudra bien que nous allions à cette réunion, fût-ce à notre corps défendant. On pourrait formuler cette phrase déclarative avec « serait-ce », on écrit donc « fût-ce ».
  5. Phrase correcte.
  6. Faux. Il faut écrire : Fut-ce réellement le plus beau jour de ta vie ? Cette interrogation est au passé simple, le verbe ne prend donc pas d’accent : « fut ».
  7. Faux. Il faut écrire : Il ne revient pas souvent nous voir, ne fût-ce qu’en raison de la distance. On pourrait formuler cette phrase déclarative avec « ne serait-ce que », on écrit donc « ne fût-ce que ».
  8. Faux. Il faut écrire : J’espère pouvoir réduire mon temps de travail, ne fût-ce que de 10 %. On pourrait formuler cette phrase déclarative avec « ne serait-ce que », on écrit donc « ne fût-ce que ».
  9. Phrase correcte.
  10. Faux. Il faut écrire : Je lui ai proposé de l’accompagner. Mais fut-ce vraiment une bonne idée ? Cette interrogation est au passé simple, le verbe ne prend donc pas d’accent : « fut ».
Auteurs Projet Voltaire
Auteurs Projet Voltaire :
Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes
Marie-France Claereboutcorrectrice d’édition et formatrice
Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire
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    FRANCOIS
    10 juin 2021 à 15h33min
    je peux dire : il regrette que ce ne soit pas à lui que ces mots s'adressent; mais je souhaite écrire : il regrettait que ce ne fut pas à lui que ces mots s'adressassent. c'est lourd... mais est-ce correct? MERCI
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    Sandrine Campese
    15 juin 2021 à 13h31min
    Bonjour François, c'est presque correct, il manque l'accent circonflexe sur le "u" de "fût" ;-). Bonne journée.
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    André COLLANGE
    28 juin 2020 à 16h44min
    Cela me fait penser au conditionnel passé deuxième forme. En tout cas, il y a clairement un lien entre le subjonctif et le conditionnel puisque l'on peut employer, pour la même signification, "ne serait-ce" ou ne fût-ce".
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    Sandrine Campese
    30 juin 2020 à 13h21min
    Bonjour André, c'est bien un conditionnel passé deuxième forme. De même : "il aurait été" --> "il eût été". Bonne journée.
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    Francine
    18 mars 2020 à 17h59min
    ohlala je m'y perds ! Je me permets de vous livrer ma question : "Pour la première fois on avait une animal - fut-il empaillé - ...". Avec ou sans l'accent circonflexe ? Merci
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    Sandrine Campese
    19 mars 2020 à 18h33min
    Bonsoir Francine, on écrira "fût-il (empaillé)", tournure littéraire signifiant "peu importe qu’il soit". Bonne soirée.
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    jamal
    27 février 2020 à 04h26min
    Pour la phrase 9 je pense que c'est le passé simple qu'il faudrait mettre et non ll'imparfait du subjonctif.
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    Sandrine Campese
    3 mars 2020 à 16h05min
    Bonjour Jamal, ce n'est pas un imparfait du subjonctif (fût), mais un passé simple (fut)... Si on avait mis un imparfait (était), cela n'eût aucun intérêt pour l'exercice, n'est-ce pas ;-) ? Bon après-midi.
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    agobre kpy joachim
    14 octobre 2019 à 15h29min
    Quel est le sens de l expression S'il en est Exemple : Le chien est le meilleur ami de l'homme, s'il en est.Merci
  • Avatar
    Sandrine Campese
    14 octobre 2019 à 16h36min
    Bonjour, vous trouverez la réponse sur Internet. Par exemple, dans cet article du Figaro. Bon après-midi.
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    Gilbert
    22 août 2019 à 12h42min
    Merci de ces lumières. Le Français est très compliqué. Mais c'est précisément ce qui en fait sa beauté et sa particularité. Cocorico !
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    Piclou
    27 juillet 2017 à 19h04min
    Bonjour :) Je dois corriger une phrase qui me donne du fil à retordre. La voici : "Fut le sang de Monsieur [xxx] davantage chargé en œstrogènes qu’il eût cédé à quelques larmes de colère et de désespoir" Je suis tentée de mettre "fût" mais franchement, je reste dans le doute. Pourriez-vous m'éclairer ?? :) Merci beaucoup !
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    Sandrine Campese
    29 juillet 2017 à 14h45min
    Bonjour Piclou, cette tournure est bien alambiquée ! J'opterais cependant pour un passé simple (fut), car on pourrait le remplacer par l'imparfait était. Bon week-end.
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    Perspicace
    8 octobre 2016 à 18h45min
    En tout cas, je vais garder les deux et basta! Ils me deviennent indifférenciés et au gré de ma fantaisie!
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    Sandrine
    9 octobre 2016 à 18h23min
    À vos risques et périls ! Il est pourtant simple de les distinguer en retenant que "fût-ce" = "serait-ce" :-).
  • Avatar
    braham marc
    18 août 2016 à 08h54min
    Peut-être aurait-il fallu donner une précision: l’expression « fut-ce » n’est pas seulement employée dans des phrases interrogatives du type « fut-ce clair ? » (je crains fort d’ailleurs que cela ne s’utilise jamais, ou presque, de cette manière, c’est un peu trop pompeux), mais aussi dans des phrases que je qualifierais volontiers de conditionnelles, telles que, par exemple, « il serait venu, fu(û)t-ce au péril de sa vie ». Je pense que dans le deuxième cas l’accent circonflexe est parfaitement justifié. Aux grammairiens d’expliquer et exprimer cela. Il y a d’ailleurs ci-dessus des arguments, et des exemples, qui vont dans le sens de ce que j’écrit. Quand on écrit « les mauvais riches, fût-ce les pires, … » je ne doute pas un instant de mon droit, ou plutôt devoir, d’utiliser le circonflexe. Encore une fois c’est que, grammaticalement, cette phrase n’a rien à voir avec la question quer l’on pourrait d’ailleurs poser dans la même phrase « Les mauvais riches – fut-ce les pires? – etc. ». Enfin je ne suis pas sûr de cette dernière car je dirais plutôt « les mauvais riches – furent-ils les pires? – … », mais vous conviendrez que le sens de cette dernière phrase n’est pas (n’est plus) le même que lorsque je l’ai écrite « les mauvais riches, fût ce les pires, etc. ». Avec mes excuses au mauvais riches ….
  • Avatar
    braham marc
    18 août 2016 à 08h53min
    Je me pose moi aussi des questions à propos de ce « ne fût-ce que », si couramment utilisé (ne serait-ce que par moi, sauf dans la présente phrase parce que je me suis retenu). Si le conditionnel passé deuxième forme est identique au subjonctif plus que parfait, existerait-il (ou aurait-il existé) un conditionnel présent deuxième forme qui serait (ou aurait été) identique au subjonctif imparfait, ou ce « ne fût-ce que » est-il un cas unique ? Depuis quand est-il utilisé ? Serait-ce-ce un effet de style qui imiterait, dans les cas où la concordance des temps exige un conditionnel présent, un « n’eût-ce été que… » qui est correct quand elle exige un conditionnel passé ? Grevisse, qui en général donne beaucoup d’arguments, me semble peu loquace à ce sujet : dans mon exemplaire (certes un peu daté) du « Bon usage », il ne l’évoque qu’en note de bas de page d’un article où il évoque « si ce n’est » et « fût-ce », comme « des expressions figées », et où il précise que dans ces expressions le verbe « être » ayant pour sujet le pronom « ce » est au singulier même lorsque l’attribut est un nom pluriel (« Les mauvais riches, fût-ce les pires, prennent une assurance sur l’avenir en prodiguant les dons » – A. Suares). La note de bas de page en question se contente de préciser qu’il s’agit, dans « fût-ce » comme dans « ne fût-ce que », d’un subjonctif imparfait, et d’insister sur l’importance de ne pas écrire « fusse » (et de citer cette erreur chez Giono). Il ne semble se poser aucune question sur la légitimité de cette expression. N’ayant pas l’habitude d’être plus catholique que le pape, je continuerai donc à l’utiliser sans hésitation, mais il n’empêche qu’elle me pose question.
  • Avatar
    Bruno
    26 décembre 2015 à 21h30min
    Je me pose moi aussi des questions à propos de ce "ne fût-ce que", si couramment utilisé (ne serait-ce que par moi, sauf dans la présente phrase parce que je me suis retenu). Si le conditionnel passé deuxième forme est identique au subjonctif plus que parfait, existerait-il (ou aurait-il existé) un conditionnel présent deuxième forme qui serait (ou aurait été) identique au subjonctif imparfait, ou ce "ne fût-ce que" est-il un cas unique ? Depuis quand est-il utilisé ? Serait-ce-ce un effet de style qui imiterait, dans les cas où la concordance des temps exige un conditionnel présent, un "n'eût-ce été que... " qui est correct quand elle exige un conditionnel passé ? Grevisse, qui en général donne beaucoup d'arguments, me semble peu loquace à ce sujet : dans mon exemplaire (certes un peu daté) du "Bon usage", il ne l'évoque qu'en note de bas de page d'un article où il évoque "si ce n'est" et "fût-ce", comme "des expressions figées", et où il précise que dans ces expressions le verbe "être" ayant pour sujet le pronom "ce" est au singulier même lorsque l'attribut est un nom pluriel ("Les mauvais riches, fût-ce les pires, prennent une assurance sur l'avenir en prodiguant les dons" - A. Suares). La note de bas de page en question se contente de préciser qu'il s'agit, dans "fût-ce" comme dans "ne fût-ce que", d'un subjonctif imparfait, et d'insister sur l'importance de ne pas écrire "fusse" (et de citer cette erreur chez Giono). Il ne semble se poser aucune question sur la légitimité de cette expression. N'ayant pas l'habitude d'être plus catholique que le pape, je continuerai donc à l'utiliser sans hésitation, mais il n'empêche qu'elle me pose question.
  • Avatar
    Sandrine
    27 décembre 2015 à 15h56min
    Bonjour Bruno, pourquoi ne pas lancer le débat sur notre forum http://www.question-orthographe.fr ? ;-)
  • Avatar
    Jacque
    21 septembre 2014 à 17h31min
    Etonnante, tout de même, cette manie de passer du conditionnel présent ("ne serait-ce que") à un subjonctif imparfait ("ne fût-ce que") , d'autant moins défendable que le subjonctif présent ("ne soit-ce que") n'est jamais employé. Je me demande si "ne fût-ce que" n'est pas plutôt une ancienne forme du conditionnel.
  • Avatar
    Sandrine
    22 septembre 2014 à 13h03min
    Bonjour Hervé, cette "manie étonnante", comme vous dites, n'en reste pas moins courante. De la même manière, on emploie le subjonctif plus-que-parfait "c'eût été" à la place du conditionnel passé "ç'aurait été". Ici aussi le choix du subjonctif vise un effet de langue soutenu (voire pompeux). Ainsi, en mai dernier le président Hollande a-t-il déclaré, à propos de l'intervention militaire française en Centrafrique, "Heureusement que les Français sont là. Sinon, c'eût été un carnage, un massacre"
  • Avatar
    Elisara30
    25 février 2014 à 15h16min
    Cherchez l’erreur… 6. Parle-moi de ton mariage. Fût-ce réellement le plus beau jour de ta vie ? La réponse étant un tantinet équivoque : 6. Faux. Fut-ce pour la mission ou le salaire que vous avez accepté ?... Je me pose la question suivante : Ce fut un mariage de raison ou d’amour ?... Avec mes cordiales salutations.
  • Avatar
    Erick
    28 février 2014 à 10h41min
    Cher Elisara, Merci pour ce commentaire. Il s'agit bien d'une erreur et nous ne l'avions pas vu. Nous allons très vite remédier à ça. Bonne journée !

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“Que de performances !

Cette appli est une réelle concentration de pur bonheur. On y apprend le français avec ses règles et quelques exceptions et bien sûr tout ça à son rythme ! C’est vraiment un outil efficace, qu’il soit pour apprendre le français ou bien pour perfectionner son orthographe ! Et croyez-moi tout le monde en a bien besoin :) Que diriez-vous de devenir excellent en orthographe ? Je recommande fortement à tous ceux et celles désireux d’utiliser leur temps intelligemment (dans les transports, avant de se coucher, dans le bus...).”

Hintopale23

12/10/2018

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