Accords Accords adjectif ou participe passé Grammaire Règle d'orthographe « les enfants que j’ai entendu crier » « les enfants que j’ai entendus crier » ? Attention ! Même si le COD précède apparemment le verbe, n’écrivez pas « les papiers que j’ai envoyés chercher » mais « les papiers que j’ai envoyé chercher ». Évaluer mon niveau Pour progresser en français, faites le test ! Lancer l’évaluation On vous explique Quand le participe passé est suivi d’un infinitif, il s’accorde avec le complément d’objet direct placé avant lui si ce dernier fait l’action exprimée par l’infinitif : Les acteurs que j’ai vus jouer. ? On accorde le participe passé avec le COD « que », mis pour « les acteurs », car ce sont bien ces derniers qui jouent. Dans le cas contraire, c’est-à-dire quand le complément d’objet direct placé avant le verbe ne fait pas l’action exprimée par l’infinitif, le participe passé reste invariable : La pièce que j’ai vu jouer. ? On n’accorde pas le participe passé avec le COD « que », mis pour « la pièce », car ce n’est pas cette dernière qui joue : elle est jouée ! Consultez également nos autres règles sur le COD : les villes que j’ai eu à visiter ; les pommes que j’ai mangées ; je lui ai donné tous les conseils que j’ai pu. Lisez aussi notre article sur l’accord du participe passé. Avis de l'expert Bruno DEWAELE Champion du monde d’orthographe Les réformateurs de 1990 ont souhaité aligner le verbe « laisser » sur « faire », en décidant que son participe passé serait toujours invariable devant un infinitif. Beaucoup n’en continuent pas moins à appliquer la règle ci-dessus et à distinguer entre « elle s’est laissée mourir » (c’est bien elle qui meurt, d’où l’accord) et « elle s’est laissé critiquer sans réagir » (ce n’est plus elle qui critique, on la critique, d’où l’invariabilité). Exercice La voiture que j’avais voulu louer n’était pas disponible. Je me sens responsable des fautes que j’ai laissées commettre. Les hommes que nous avons envoyés combattre comptent parmi les plus braves. Les secours que nous avions envoyés chercher sont arrivés trop tard. Elle nous en veut de l’avoir laissé accuser alors qu’elle n’était pas coupable. Je n’oublierai jamais cette maison que j’ai vu s’enflammer comme une torche. Je les ai entendus critiquer la direction comme je vous entends. Ces paroles que j’ai osées dire, combien je les regrette aujourd’hui ! Cette femme que j’ai regardée passer sous mes fenêtres continue à m’intriguer. La victime, plusieurs voyageurs l’ont vue agresser sans esquisser un geste. Réponses Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Je me sens responsable des fautes que j’ai laissé commettre. Ce ne sont pas les fautes qui commettent, on commet des fautes. Le participe passé suivi d’un infinitif doit, dans ce cas, rester invariable. Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Les secours que nous avions envoyé chercher sont arrivés trop tard. Ce ne sont pas les secours qui cherchent, on cherche les secours. Dans ce cas, le participe passé suivi d’un infinitif reste invariable. Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Je n’oublierai jamais cette maison que j’ai vue s’enflammer comme une torche. C’est bien la maison qui s’enflamme, autrement dit qui fait l’action exprimée par l’infinitif. Dans ce cas, le participe passé s’accorde avec le complément d’objet direct placé avant lui (ici « que », mis pour « maison », féminin singulier). Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : Ces paroles que j’ai osé dire, combien je les regrette aujourd’hui ! Bien sûr, ce ne sont pas les paroles qui disent : on les dit ! De ce fait, le participe passé reste invariable. Phrase correcte. Faux. Il faut écrire : La victime, plusieurs voyageurs l’ont vu agresser sans esquisser un geste. La victime ne fait pas l’action exprimée par l’infinitif : elle n’agresse pas, c’est elle qu’on agresse ! Par voie de conséquence, le participe passé reste invariable. Auteurs Projet Voltaire Auteurs Projet Voltaire : Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire